Santé-sécurité : Éléonore refuse le statu quo et opte pour l’innovation

Jan 26, 2015 6:00 PM ET

En surface

Éléonore est une mine située près de la baie James, dans la région Nord-du-Québec/Eeyou Istchee. Avec un gisement aurifère de grande envergure, elle est considérée comme une des exploitations les plus prometteuses d’Amérique du Nord, mais plus important encore, elle figure parmi les chefs de file d’une nouvelle génération de mines avant-gardistes, technologiques, branchées et, surtout, sécuritaires.

Situé sous le réservoir Opinaca, un immense bassin artificiel relié au complexe hydroélectrique de La Grande, le gisement de la mine Éléonore se trouve à travers un important réseau de fractures souterraines. Confrontées à la présence de nombreuses veines d’eau, les équipes ont dû s’adapter et innover pour trouver des solutions efficaces à la problématique permanente de l’eau. Selon Tony Brisson, directeur de l’exploration à Éléonore : « Intercepter autant de veines d’eau à si forte pression dans les forages, c’est du jamais vu! ».

Relever le défi de l’eau sous terre

La présence d’une importante quantité de veines d’eau souterraine est donc une caractéristique géologique d’Éléonore. « Les veines d’eau que nous rencontrons sont nombreuses et elles atteignent des pressions pouvant aller de 200 à 900 PSI. Devant une telle force, il devient extrêmement risqué, voire impossible, de forer, c’est trop dangereux, explique Christine Beausoleil, chef géologue à Éléonore. Il fallait donc apprendre à composer avec la problématique de l’eau souterraine et trouver des solutions permanentes pour assurer la poursuite des opérations dans des conditions sécuritaires. »

Le forage au diamant en présence de veines d’eau de cette puissance présente effectivement d’importants risques pour la sécurité des travailleurs. Le travail est effectué selon un plan précis dans le but de prélever des échantillons de roche sous forme de « carotte ». Une fois l’étape du forage terminée, les foreurs doivent récupérer le tube d’acier d’une centaine de livres dans lequel se trouve la carotte. Lorsque cette opération est réalisée en présence de veines d’eau puissantes, le risque que le tube carottier soit violemment éjecté est très grand. Éjecté tel un missile, il représente alors un réel danger pour les travailleurs. « Un projectile poussé par une pression aussi forte peut entraîner de graves accidents, tant humains que matériels », soutient Alain Trudel, coordonnateur santé-sécurité.

Intervenir avant que ne se produise un accident

Refusant le statu quo sur une situation dangereuse et déterminés à intervenir avant que ne se produise un accident avec blessures, Éléonore et son partenaire, Machines Roger International (MRI), ont décidé de travailler ensemble à concevoir une solution pour contrôler la vitesse d’éjection des tubes de forage soumis à la pression de l’eau.

Un comité formé d’employés, de spécialistes en géologie et en santé-sécurité, de contremaîtres et de foreurs a été mis sur pied. « Les membres du comité ont d’abord interrogé l’industrie. Ils ont cherché des cas similaires, questionné les fabricants de foreuses, mais ils n’ont rien trouvé de concluant, explique Christian St-Amour, directeur des opérations pour MRI. Ils ont alors émis des idées, fait des prototypes, des essais de toutes sortes et des tests jusqu’à ce qu’ils parviennent à concevoir un dispositif de freinage couramment appelé le “brake tube” ».

Efficace, sécuritaire, et facile à utiliser, le « brake tube » est en fait un tube muni d’un dispositif de serrage (une « mâchoire ») qui se glisse et se visse sur la tige de la foreuse. Une fois le mécanisme installé, le foreur utilise l’écrou de la mâchoire de serrage qui exerce la pression nécessaire pour retenir le tube en voie d’être éjecté.

Cette méthode simple permet de contrôler la vitesse d’expulsion du tube carottier. « Nous avons créé un nouvel outil, puis nous avons établi une procédure permettant de l’utiliser de façon sécuritaire. Comme ça, on peut forer là où se trouvent des veines d’eau qui étaient jusqu’alors impossibles à passer et atteindre les objectifs de forage en toute sécurité », ajoute Christine Beausoleil.

Travailler ensemble à un objectif commun : la sécurité

Le dispositif de freinage est un bel exemple de ce qui peut être réalisé lorsque des gens se rassemblent autour d’un objectif commun : innover pour trouver des solutions simples à des problèmes complexes et assurer la sécurité des travailleurs.

« Les plus hauts objectifs d’efficacité et de sécurité sont atteints lorsqu’on implique les employés dans des processus qui mènent à l’innovation », affirme Tony Brisson, directeur de l’exploration pour Goldcorp − Éléonore.

Éléonore l’a bien compris et c’est pourquoi elle sollicite constamment ses forces vives. En ayant recours à l’expertise de ses employés et partenaires et en investissant toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires pour valoriser et encourager les initiatives, elle demeure parmi les chefs de file d’une industrie en pleine mutation qui place les gens et leur sécurité au cœur de ses activités.

Retrait d’une carotte de forage sous haute pression d’eau en toute sécurité